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L'INVITÉ
Pour une nouvelle statue de MarieParu dans 24 Heures le 23 déc. 2016 La restauration du portail Montfalcon de la CathĂ©drale de Lausanne fait ressortir une absence : celle de la statue de Marie, au centre, dont le socle demeure vide. C’est une marque de la RĂ©formation qui dĂ©truisit assez systĂ©matiquement les statues religieuses afin que les croyants cessent de se prosterner devant elles et de les adorer. Si cet objectif religieux demeure parfaitement justifiĂ©, l’iconoclasme systĂ©matique des protestants constitue une page sombre de leur histoire, tout aussi choquante que la furie destructrice de Daech Ă Mossoul, Palmyre et ailleurs. Les Vaudois d’ailleurs, bien que convertis Ă la RĂ©forme, ont conservĂ© longtemps leur attachement Ă Marie, au point qu’ils ont continuĂ© Ă cĂ©lĂ©brer la FĂŞte de la Dame, le 25 mars, jusqu’au milieu du 19e siècle. Il n’est pas question de replacer Ă l’entrĂ©e de notre cathĂ©drale l’antique statue mĂ©diĂ©vale, disparue depuis longtemps. Mais nous lançons une idĂ©e : celle de commander Ă un artiste contemporain une nouvelle statue de Marie Ă dresser sur le socle conservĂ© depuis le 16e siècle. Une statue qui rappellerait Ă qui a Ă©tĂ© dĂ©diĂ©e au Moyen Age « Notre-Dame de Lausanne ». Une statue qui affirmerait que la personne de Marie, la femme qui dit oui au projet de Dieu, compte pour tous les chrĂ©tiens, protestants y compris. Une statue qui marquerait un geste oecumĂ©nique rapprochant les chrĂ©tiens de toutes confessions, sans dissimuler l’intervention de la RĂ©forme. M. l’AbbĂ© Christophe Godel, vicaire Ă©piscopal, l’affirmait rĂ©cemment : « Pour celui qui se dit chrĂ©tien, l’œcumĂ©nisme fait partie de son identitĂ© : il n’est pas une option, mais un devoir. » Cette Ĺ“uvre artistique devrait Ă©videmment faire l’objet d’un concours, dans lequel l’EERV pourrait jouer un rĂ´le important ; aux cĂ´tĂ©s bien sĂ»r de nos frères catholiques et des milieux spĂ©cialisĂ©s dans la conservation des monuments historiques. Occasion pour les RĂ©formĂ©s de rappeler qu’il existe aussi un art religieux protestant, dont des peintres comme Rembrandt et chez nous Louis Rivier ou Eugène Burnand ne sont que quelques exemples. Au moment oĂą les protestants cĂ©lèbrent le 500e anniversaire de la RĂ©formation, ce serait symboliquement une façon de manifester que notre CathĂ©drale n’est jamais achevĂ©e, Ă l’image de son engagement au service de Dieu. Qu’ils ne se satisfont pas, un demi-millĂ©naire plus tard, d’une place laissĂ©e vide. Et peut-ĂŞtre de mettre un terme Ă un combat qui a longtemps et dramatiquement divisĂ© les ChrĂ©tiens. La CathĂ©drale de Lausanne, parce qu’elle est un Ă©difice religieux mĂ©diĂ©val habitĂ© et revisitĂ© par la RĂ©formation, a une place particulière dans l’histoire de l’Occident chrĂ©tien. A nous Vaudoises et Vaudois de dĂ©montrer que cette histoire, cette histoire sainte continue ! Jacques-AndrĂ© Haury, Ancien dĂ©putĂ© |
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