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OPINION
Formation des médecins : l’échec programmé d’une planification hors-solParu dans Le Temps le 25 sept. 2025 Formation des médecins : l’échec programmé d’une planification hors-solLe Temps du 9.9.25 consacre une pleine page à la planification de la formation des médecins. Ce projet porte le nom « Reformer ». Il a débuté non pas en 2019, comme l’indique l’article, mais en 2014 déjà. Cela fait donc onze ans que de séances en séances, de commissions en commissions, ce projet patine. Les ministres romands de la santé semblent le soutenir, mais probablement plus par manque de courage que par conviction. Que M. Maudet ait repris la barre en 2024 n’y change rien, car ce projet est construit sur une conception fausse. C’est d’ailleurs pourquoi les cantons alémaniques n’en ont pas voulu. Résumons les choses : au départ, c’est une question d’argent. Les cantons de Vaud et de Genève, dans leurs hôpitaux universitaires, assurent la formation postgraduée des médecins de toutes spécialités. Il semble admis que cette formation coûte environ CHF 100'000.- par médecin. En échange, les cantons contributeurs entendent que les médecins dont ils ont financé la formation viennent s’installer sur leur territoire. D’où l’idée de la planification Reformer : on définit, par spécialité, le nombre de médecins dont une région aura besoin dans dix ans – dix ans étant la durée moyenne d’une formation postgraduée – et on fait entrer les jeunes diplômés en nombre adéquat dans la filière correspondante. C’est parfait pour des théoriciens dans leur bureau, mais totalement déconnecté de la réalité. Comme le relève très bien l’article du Temps, pour orienter opportunément les médecins, il faut disposer de données précises sur la démographie médicale actuelle. Si, depuis 2014 ( !), Reformer n’est pas parvenu à les obtenir, M.Maudet n’y parviendra pas en deux ans, pour la bonne raison que tout est mouvant en permanence : certains médecins réduisent leur activité, d’autres travaillent au-delà de l’âge prévisible, d’autres modifient leur activité (Exemples : les dermatologues qui ne se consacrent plus qu’à la médecine esthétique ou les ORL qui abandonnent tout activité chirurgicale…). Et il y a, hélas, des accidents et des maladies. En admettant même qu’on parvienne à établir un état fiable de la démographie actuelle, la planification qu’on prétend faire sur cette base se heurte à deux réalités, totalement ignorées des technocrates de la santé publique. La première, c’est que la médecine évolue en permanence : des sous-spécialités se créent (comme la gériatrie qui se sépare de la médecine générale), d’autres modifient leur activité (la radiologie devient interventionnelle), de nouvelles technologies transforment les activités (les opérations de certains cancers sont remplacées par d’autres prises en charge oncologiques). Planifier les besoins à venir sur la reproduction des activités actuelles exprime une profonde méconnaissance de la réalité médicale. Peut-être est-il possible de prévoir le nombre de conducteurs de locomotives dont les CFF auront besoin dans dix ans, mais je n’en suis même pas sûr. La seconde des réalités ignorées, c’est qu’un jeune médecin de 25 ans ne sait pas ce qu’il va devenir dix ans plus tard. Non seulement, il peut avoir une idée fausse de la spécialité qu’il veut choisir et, après quelques années, modifier son choix en fonction de ses compétences réelles. De plus, il ne sait pas dans quelle région il va finalement s’installer : le mariage conduit souvent à un choix très éloigné du projet initial. Et dans notre pays, la liberté économique n’est pas près de permettre à l’Etat de contraindre un professionnel, quel qu’il soit, à s’installer là où il ne veut pas. En revanche, les centres de formation (CHUV et HUG) ont développé des réseaux à l’aide desquels ils tentent de calibrer leur offre de formation. Un de ceux qui fonctionne le mieux est celui de la pédiatrie : comme par hasard, Reformer entend traiter cette spécialité en priorité, alors que c’est l’une de celles où cette « machine » est la moins nécessaire… Dès sa conception en 2014, le projet Reformer était construit sur une inadéquation complète avec la réalité. Ce n’est pas pour rien que les sociétés médicales et les centres de formation s’y sont opposés. Après dix ans, on est simplement parvenu à solidifier la structure administrative et à engager des moyens supplémentaires en personnel et en informatique. M. Maudet se donne deux ans pour valider Reformer ou l’abandonner : en 2027, nul doute que nos administrations cantonales de la santé prétendront une fois encore qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions et qu’il faut…persévérer. Persévérer dans l’erreur ? Les principes libéraux qui animent M. Maudet devraient suffire à lui faire comprendre qu’il faut, par principe, se méfier des planifications technocratiques et écouter ce qu’en pense « le terrain ». |
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