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L'INVITÉ
Une jeunesse privée d’immunité psychologiqueParu dans 24 Heures le 6 nov. 2025 Une jeunesse privée d’immunité psychologiquePuisqu’on parle de santé mentale des jeunes («24 heures» du 5 novembre), osons une comparaison médicale. L’immunité, c’est cet ensemble de moyens de défense que développe l’organisme pour résister à diverses agressions infectieuses. Nous le savons tous: le petit enfant commence par «attraper» toutes les infections qui rôdent dans son entourage; après quoi, progressivement, il est capable d’y résister. Certains parents obsédés d’hygiène tentent à tout prix de protéger leurs petits de tout contact avec ce qui pourrait les infecter: de fait, ils les préparent à attraper plus tard des maladies beaucoup plus graves auxquelles leur organisme n’a pas été préparé à résister. Nous affirmons qu’il en est de même en matière de santé mentale: si l’être humain n’est pas exercé dès son enfance à rencontrer des agressions psychologiques, il ne parviendra pas à y résister; parvenu à l’adolescence, il sera complètement déstabilisé et désorienté lorsqu’une contrariété ou un échec se dressera sur sa route. Dans une époque pas très éloignée, l’éducation recourait à des méthodes violentes et infamantes que notre société a eu raison de dénoncer et de condamner. Mais nous sommes tombés dans l’excès contraire: l’éducation bienveillante, qui refuse de contrarier l’enfant, de lui imposer des limites, des «frustrations». Dès la naissance, il devient condamnable de laisser pleurer un bébé, ne fût-ce que quelques minutes. À l’école, on veut à tout prix éviter l’échec. On est même allé jusqu’à déclarer «en voie d’acquisition» les résultats notoirement insuffisants. Et voici que, soudain, les milieux de la psychologie s’inquiètent de voir tant de jeunes adultes en situation de détresse mentale: le moindre échec, la moindre exigence les détruisent. Devoir beaucoup travailler leur est insupportable. Et nombre d’entre eux se réfugient dans l’illusion des drogues – légales ou non – pour résister aux contraintes. On peut même se demander si l’augmentation des suicides chez les jeunes n’est pas le résultat d’une même absence de résistance psychologique face aux difficultés de la vie. Il est certainement salutaire que les milieux de la psychologie et de la psychiatrie se préoccupent de la santé mentale des jeunes. Mais il serait peut-être temps que ces milieux se remettent en cause: certains des principes éducatifs qu’ils enseignent sont nuisibles et provoquent les difficultés qu’ils tentent ensuite de corriger. Une exposition régulière de l’enfant à des contraintes, à des échecs, voire à de petites injustices est indispensable pour qu’il devienne un adulte «immunisé», c’est-à-dire capable de résister aux exigences, aux efforts et aux déceptions qui font aussi partie de la réalité quotidienne d’une vie d’adulte. |
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