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ENTREPRENDRE ET AGIR
Des hommes et des femmes font l’histoire!Paru dans Forum libéral No 10 le 10 déc. 2001 L’analyse marxiste de l’histoire nous a contaminĂ©s. Dans sa logique, le monde Ă©voluerait en obĂ©issant Ă des phĂ©nomènes inĂ©luctables, au milieu desquels des hommes-alibi n’auraient pas grande influence. Les libĂ©raux affirment que ce sont les personnalitĂ©s qui font l’histoire. Dans quelques jours, l’Europe aura sa monnaie unique. A Beaulieu, le 9 novembre dernier, on pouvait entendre Jacques Delors, Helmut Schmidt et ValĂ©ry Giscard d’Estaing nous parler de leur engagement pour l’Euro. Imaginez – pour ne prendre qu’un exemple – le combat menĂ© par le Chancelier socialiste Schmidt pour obtenir de la Bundesbank qu’elle renoncer au Mark, ce symbole de la prospĂ©ritĂ© allemande : d’abord une vision, puis un long combat, opiniâtre, acharnĂ© pour convaincre pas Ă pas tous ceux qui devaient ensuite reprendre la lutte Ă leur compte. Et nos historiens marxistes voudraient, ensuite, nous faire croire que tout se serait passĂ© de la mĂŞme manière, sans ces hommes d’exception. Que l’Euro est le fruit d’une Ă©volution inĂ©vitable. Que la France devait forcĂ©ment redevenir une grande puissance. Non ! Les circonstances sont donnĂ©es, certes, mais ce sont des hommes qui agissent et influencent le cours de l’histoire. Sinon, autant dĂ©missionner devant toute dĂ©cision politique. A quoi bon lutter si les phĂ©nomènes se rĂ©alisent par eux-mĂŞmes. Des statistiques devraient suffire Ă prĂ©voir le chemin. C’est ainsi que beaucoup d’hommes politiques se transforment en gestionnaires, rĂ©fugiĂ©s derrière les conclusions d’innombrables et interminables Ă©tudes. C’est aussi l’attitude des ultra-libĂ©raux qui attendent des « lois du marchĂ© » la vĂ©ritĂ© qu’ils ne peuvent discerner. Les historiens qui rĂ©futent le rĂ´le des hommes dans l’histoire et les ultralibĂ©raux mĂ©prisent semblablement la dimension de l’homme. Le libĂ©ralisme – tel que nous le comprenons – considère l’homme comme responsable. De sa vie personnelle, mais aussi de l’histoire dans laquelle son action s’inscrit. C’est pourquoi il a le courage d’entreprendre, de dĂ©cider et d’assumer. Puis de persĂ©vĂ©rer. Car l’improvisation, en politique, n’est qu’une façon de se soumettre aux phĂ©nomènes. La lecture que les libĂ©raux font de l’histoire est seule Ă mĂŞme de justifier leur engagement dans la sociĂ©tĂ©. Sans elle, autant vaquer Ă ses petites affaires ! Grand Conseil vaudois : des Ă©tudes pour ne pas Ă©conomiser |
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